Confiture de cerises au tilleul de Carpentras
Pour cette recette il m’a fallu :
-une belle mère et son cerisier
-une mère et son « mode et travaux »
-de la mémoire
-1 poignée de tilleul de Carpentras
-800 g de sucre
-un tablier
-un tee-shirt propre
-un couteau (facultatif)
-un brin d’imagination
-une once de référence littéraire et/ou cinématographique
-un volume de sang froid
-une dose de patience
-une girafe
-un peigne
-un jeu de quilles en bois1) je rends visite à ma Maman préférée et tout en sirotant un bon thé en sa compagnie, je feuillette son « mode et travaux ». J’y trouve une recette de confiture à la cerise rigolote que je m’empresse de recopier pour la faire chez moi dès que possible.
2) Je m’en vais rendre visite à ma belle mère, le cœur léger, l’esprit vagabond mais les poches vides de la recette qui est restée chez ma mère pour tenir compagnie à ma tasse de thé vide !
3) Ma belle mère me propose des cerises, au moins 378 kg ! que j’accepte avec plaisir, persuadé d’avoir là, l’occasion de tester ma recette !
4) Je rentre chez moi, le cœur léger, l’esprit vagabond, les poches vides mais le coffre plein !
5) Sitôt arrivée, je me lance dans la confection de cette fameuse confiture et c’est là que je m’aperçois de mon étourderie et que j’utilise ma mémoire…et surtout que j’improvise !
6) Je sélectionne donc 1.5kg de belles cerises et balance les 376.5 autres kg. Je garde mon sang froid quand ma main effleure une immonde punaise, assoifée de kirch, titubant parmi les cerises. Je perd un peu patience à expliquer à ma fille que ce n’est pas une « nalaignée » mais une punaise (« ah oui, une « punaisse » ! d’accord, maman ! ») et à calmer ses petits cris stridents d’épouvante devant l’apparition de la bestiole égarée !
7) J’équeute et dénoyaute les cerises.
Méthode d’énucléation:
a) méthode traditionnelle : on coupe la cerise en deux avec un couteau et on extirpe délicatement le noyaux de la chair. C’est propre, aseptisé, très long et super chiant !
b) méthode boitaclou : on pose le couteau, on enfile un tablier et on entre dans la peau d’Hannibal Lecter en pleine ablation du lobe oculaire de son innocente victime : on déchire bestialement la cerise en deux et on arrache violement le noyau ! ça dégouline de jus rouge partout, ça asperge les murs, le tablier et le tee-shirt, c’est rapide et ça défoule !8)après ce léger moment d’égarement, je change de tee-shirt, fait brûler mon tablier irrécupérable, change la tapisserie de la cuisine et me repenche sur ma recette.
9) je mets donc les cerises dénoyautées dans une bassine en cuivre auxquelles j’ajoute 700g ?...800g ? de sucre (me souviens pas bien !!)j’en mets donc 754g !
10) je fais bouillir 250 ml d’eau (de source sûre ! pas l’eau, la quantité !!je me souviens parfaitement qu’il en faut 250 ml !)
11) j’y plonge une grosse poignée de tilleul de Carpentras (ou d’ailleurs !) et je laisse infuser un certain temps (disons 30 minutes, de source pas sure !)
12) après infusion, je filtre (2 fois si nécessaire, de source sure !) le liquide et l’incorpore aux cerises sucrées.
13) Je mets le tout à macérer pendants 12 heures au frais (de source sûre !).
14) Je mets ces 12 heures à profit pour vaquer à des occupations banales (manger, dormir, peigner la girafe, jouer aux quilles…)
15) Le lendemain je mets la bassine sur le feu et compte 30 à 45 minutes de cuisson après le début de l’ébullition (de source sûre !) jusqu’à ce que « le jus soit sirupeux et les cerises confites » (je cite !).
16) Je mets en pot (4 d’après la recette, 3 chez moi, mais c’est relatif, ça dépend de la taille des pots, évidemment !!!)