D'après univers Nature 8-10-2009
Nocivité des cosmétiques bébés : le doute persiste et la vigilance s’accroît
En septembre 2008, un collectif de médecins, le comité pour le développement durable en santé (C2DS), lançait une campagne de presse sur la possible présence de substances toxiques dans les produits cosmétiques distribués, sous forme de mallettes, aux jeunes mamans dans les maternités. L’inquiétude portait tout particulièrement sur les articles à destination des enfants en bas âge dont la vulnérabilité à ce type d’exposition est particulièrement importante.
Chargée de la régulation et de la surveillance du marché cosmétique, l’Afssaps (1) réagissait en diffusant, début octobre, un communiqué rappelant la réglementation en vigueur en matière de cosmétiques, et annonçait la prise de nouvelles dispositions.
Au regard de la réglementation européenne, les produits cosmétiques sont soumis à des normes en matière de composition, d’étiquetage et de présentation.... Toutefois, à l’heure actuelle, la commercialisation d’un produit cosmétique n’est pas soumise à une autorisation de mise sur le marché. Dès lors, il revient au responsable de la mise sur le marché de s’assurer de l’innocuité des dits produits et de mettre un dossier relatif aux conditions de fabrication et de contrôle à disposition des autorités compétentes..........
Mais le cadre réglementaire n’ayant pas suffi à apaiser les inquiétudes des associations et des consommateurs, l’Afssaps et la DGCCRF (2) ont mené conjointement une enquête sur les produits cosmétiques destinés aux jeunes enfants commercialisés sur le territoire national. Issus de mallettes cadeaux, de pharmacies ou de la grande distribution, lingettes nettoyantes, crèmes, eaux parfumantes, laits de toilette, lotions, produits unidoses ont été passés au crible, les produits « sans rinçage » ayant fait l’objet d’une attention particulière. Du 14 octobre 2008 au 19 février 2009, l’Agence a ainsi effectué 20 inspections portant sur 47 produits cosmétiques et représentant plus de 10 millions d’unités vendues en 2008. Sur l’ensemble des produits analysés, aucun ne contenait de substances interdites par la réglementation européenne. Toutefois, il est apparu que ces produits intégraient des conservateurs « en nombre important », bien que les restrictions d’emploi aient été respectées. Concernant la présence de substances allergisantes, 3 échantillons sur 34 ont présenté des quantités de substances allergisantes légèrement supérieures au seuil à partir duquel leur mention sur l’étiquetage est obligatoire. Si l’Afssaps a jugé ce bilan globalement satisfaisant, elle reconnaît, cependant, que « des progrès restent à accomplir pour ce qui concerne la qualité de l’évaluation ». En effet, sur les 47 produits examinés, « l’absence d’évaluation a été constatée pour trois produits commercialisés par une même entreprise et 44 évaluations ont été jugées perfectibles (soit 93 %) par l’Afssaps ».
A la lecture de cet avis, le C2DS a fait entendre son mécontentement quant à l’absence d’obligations soumises aux industriels, l’inertie de la réglementation en vigueur et l’imprécision du calendrier de travail de recommandations engagé. Le collectif a ajouté que la réglementation européenne, référentiel invoqué par l’Afssaps, était jugée « obsolète » par l’ensemble de la communauté scientifique internationale. Il appelle à des efforts en terme d’information aux femmes enceintes, de transparence des étiquettes et de traçabilité des substances utilisées.
Le scandale n'est-il pas que ces produits soient distribués aux mères dans les maternités, ce qui apparaît comme une caution de qualité aux yeux de ces mamans? Evidemment puisque c'est le but recherché par les industriels.