Depuis un moment, le dernier gadget à la mode est la Compensation Carbone. Nos candidats font une petite visite (complètement inutile) en Chine, aux Amériques ou ailleurs, tout de suite la question qui se pose n'est pas de savoir qui paie le voyage et le séjour de toute la troupe mais si on a bien payé la compensation carbone!
La compensation carbone, est le dernier moyen inventé pour donner bonne conscience aux riches.
Ce n'est évidemment pas l'argent qui peut supprimer les émissions qui auront bien lieu si nous prenons l'avion, nous déplaçons en voiture ou montons le thermostat de notre chaudière. En fait, en suivant ce principe, nous achetons l'idée que les émissions de Co2 baisseront ailleurs, d'une quantité indéterminée mais supposée égale à nos émissions.
La compensation n'est pas autre chose que de la poudre aux yeux: si tout me monde se met à être "vertueux" et compense, on se dit que tout va pour le mieux, qu'il n'y a plus d'effet de serre puisque le CO2 est compensé! Compenser peut donc être pire que de ne rien faire, parce que cela nous éloigne complètement des baisses réelles auxquelles nous ne pourrons pas couper. En d'autres termes, plus nous mettons le changement climatique sous l'éteignoir en différant les mesures nécessaires et plus vite il nous sautera à la figure.
La meilleure manière de baisser nos émissions, c'est encore de les réduire ! Ne pas prendre l'avion ou ne pas allumer sa chaudière se traduit directement en une absence d'émissions et une baisse au niveau global. En outre les économies ne supposent pas de passer le bébé à quelqu'un d'autre, ce qui est le but même de la compensation. Les personnes qui compensent souhaitent avant tout ne rien changer à leurs habitudes, ce qui reflète les déclarations de Georges Bush disant que "le mode de vie des Américains n'est pas négociable". Or, face au changement climatique, tout le monde, va devoir changer ses habitudes.
Alors comment faire? Le mieux, semble être de mettre en place une taxe progressive. Sur les sites comme Action Carbone, compenser un Paris-New York ne coûte jamais que 20 euros, soit 8% du billet. Si on aligne la fiscalité du kérosène sur celle de l'essence, ce qui revient à taxer un vol Paris-New York à hauteur de 500 euros, non seulement cela a un côté dissuasif, mais, à ce niveau de prix, il y a de vraies possibilités d'agir pour réduire les émissions partout "ailleurs", y compris chez nous.