La fourmi travaille dur tout l'été dans la canicule : elle construit sa maison et prépare ses provisions pour l'hiver.
La cigale pense que la fourmi est stupide ; elle rit et joue tout l'été.
L'hiver venu, la fourmi est au chaud et bien nourrie. La cigale grelotte et finit par convoquer une conférence de presse, où elle demande pourquoi la fourmi a le droit d'être au chaud et bien nourrie alors que d'autres, moins chanceux, comme elle, ont froid et faim. La télévision diffuse une série d'émissions en direct montrant la cigale grelottante et elle passe des extraits vidéo de la fourmi bien au chaud dans sa maison avec une table bien garnie.
Les Français sont frappés de voir que, dans un pays si riche, on laisse souffrir la cigale tandis que d'autres ont tout ce qu'il faut. Les associations manifestent devant la maison de la fourmi. Des journalistes multiplient les interviews demandant pourquoi la fourmi s'est enrichie sur le dos de la cigale, ils organisent des sondages et ils interpellent le gouvernement en exigeant une augmentation des impôts de la fourmi afin qu'elle paye «sa juste part».
En réponse aux sondages, le gouvernement vote une loi sur l'égalité économique et une contre la discrimination. Les impôts de la fourmi sont augmentés, elle reçoit une forte amende pour n'avoir pas embauché la cigale comme aide. La fourmi n'a pas de quoi payer son amende et ses impôts, sa maison est saisie, elle quitte alors la France pour s'installer en Angleterre. La télé fait un reportage sur la cigale qui maintenant va mieux : elle est en train de finir les dernières provisions de la fourmi bien que le printemps soit encore loin. L'ancienne maison de la fourmi, devenue logement social pour la cigale, se détériore car cette dernière ne fait rien pour l'entretenir. Des reproches sont faits au gouvernement pour le manque de moyens. Une commission d'enquête est mise en place, cela coûtera 7 millions d'euros.
La cigale meurt d’une overdose ; Libération et l’Humanité commentent l’échec du gouvernement à régler le problème des inégalités sociales.
La maison, laissée à l’abandon, est squattée par un gang d’araignées immigrées, le gouvernement se félicite de la diversité multiculturelle de la France. Les araignées organisent un trafic de marijuana et terrorisent la communauté.