Le 18 juillet dernier, le président de la Mutuelle nationale des personnels Air France a soudain démissionné de ses fonctions. Ce syndicaliste CGT a été contraint de quitter un poste, où il avait été élu un an plus tôt, à la suite d’une malversation. Un contrôle a en effet établi que le président avait utilisé le chéquier de la Mutuelle pour verser 18 000 euros sur son propre compte bancaire. En fait, Erick Girbert a été pris quelques années auparavant dans un engrenage dont il n’a pas réussi à s’extirper.
Capital 10/08/2012
---
Le comité central d’entreprise (CCE) d’Air France s’est réuni lundi 14 janvier dans l’après-midi en session extraordinaire. A l’ordre du jour : une situation financière devenue extrêmement préoccupante, au point que le CCE n’est plus en mesure de payer les salaires de ses 300 salariés.
Constatant qu’il n’y avait plus un sou en caisse – malgré les 10 millions d’euros obtenus en juillet dernier en échange de biens immobiliers cédés par l’institution – les élus du CCE ont donné mandat à Didier Fauvert, leur secrétaire général issu de la CGT, de se rendre sous quinzaine au tribunal de commerce pour déclarer le CCE en cessation de paiement.
Capital 14/01/2013
Pourquoi ces dérives, alors que la seule mission des CE est de redistribuer les subventions versées par l'entreprise? Est-ce parce qu’ils ont trop d'argent (comme le CE d'EDF dont la subvention est calculée en pourcentage du chiffre d'affaire d'EDF)? Qu’ils sont noyautés depuis des lustres par le même syndicat, en général la CGT ? Ou qu’ils bénéficient, de facto, d’une impunité quasi totale de la part de la direction (la loi protège les délégués syndicaux contre les licenciements) En tout cas, la gestion y est souvent conduite avec une grande légèreté.
En 2009, les œuvres sociales de France Télécom affichaient un déficit de 5,7 millions d’euros, celles d’Air France de 13,5 millions. Quant au comité d’entreprise d’EDF-GDF – la fameuse CCAS, qui reçoit tous les ans 470 millions d’euros de subventions – il termine l’année avec un déficit de 90 millions d’euros et une trésorerie négative de 130 millions. Mais comment les camarades gestionnaires se débrouillent-ils pour en arriver là ?
D’abord, ils forcent un peu sur le personnel. Dans ce monde syndical habitué à se battre pour l’emploi, «on n’hésite jamais à libérer un job pour un copain, un gendre ou une épouse», reconnaît Willy Pasche, un ancien du CE de la SNCF qui compte plus de 3000 permanents salariés du CE, contre pas moins de 4 000 salariés pour la CCAS, et Air France un bon millier. Par ailleurs, on s'y connait en dépenses somptuaires (réceptions, séminaires de "travail", symposiums). On entend aussi parler de financement occulte des syndicats et des partis politiques.