Les cultures de soja ne cessent de s’étendre en Amérique Latine. Pour 2006/2007 la production mondiale de graine de soja avoisinait les 235 millions de tonnes et près de 59 % de la production mondiale de graines huileuses. Cet essor s’explique par les besoins croissants des pays pratiquant l’élevage et qui utilisent cette plante à haute teneur en protéine pour l’alimentation du bétail. L’Europe est le marché le plus important à s’approvisionner en Amérique du Sud, avec comme principaux importateurs la France, l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne.
L’Argentine et le Brésil, les deux principaux producteurs mondiaux derrière les Etats-Unis, assurent respectivement 20 % et 25 % de l’approvisionnement global.
Mais en devenant le premier produit agricole à l'export du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay et de la Bolivie, le soja pose de nombreux problèmes aux pays producteurs.
Les impacts environnementaux les plus évidents sont la pollution engendrée par l’activité agricole (fertilisants, pesticides, feux…) ainsi que la disparition de la couverture forestière qui augmente la production de gaz à effet de serre et réduit les possibilités de fixation du Co2 par la photosynthèse. En Argentine, plus de 2 millions d’hectares de terres ont été sacrifiés au profit de la culture du soja depuis 1998. Dans ce pays, le soja occupe actuellement une surface totale supérieure à l’ensemble des autres cultures.
En hausse au cours des 5 dernières années, le développement du soja OGM a lui aussi des répercutions sur l’environnement. Le soja transgénique développé pour résister au Round-Up, nécessite l’emploi de doses de plus en plus importantes d’herbicide pour éradiquer les « mauvaises herbes » qui développent des résistances. Ainsi, en Argentine, une l’herbe appelée « Johnson Grass », résistante au glyphosate, a infecté plus de 120 000 hectares de cultures en 2007.
Plus indirectement, l’accroissement des surfaces agricoles dédiées au soja provoque un phénomène d'appropriation de terres par les grands propriétaires qui exercent des pressions allant de l’intimidation à la menace de mort, la torture physique, l’emprisonnement, voire même l’assassinat, sur les petits cultivateurs qui émigrent vers la région amazonienne afin d’aménager de nouvelles cultures, intensifiant par là même le processus de déforestation. Au Brésil, on estime que 80 % des titres terriens actuels ont été obtenus frauduleusement.
Les ouvriers employés par les grands cultivateurs subissent de plein fouet la pénurie de postes consécutive à la mécanisation agricole. Ils travaillent 7 jours par semaine et 10 heures par jour, ils vivent dans des baraquements improvisés manquant d'eau potable.
La deux moteurs de l'accroissement des cultures de soja, sont le haut niveau de la consommation de viande (avec la modification des habitudes alimentaires des Chinois par exemple) et la demande en agro-carburants .
(Basé sur un article d'Univers nature)