L'eau de javel

L'eau de Javel,

Découverte:
C'est le chimiste Louis BERTHOLLET qui met au point l'eau de Javel, en 1789, pour les lavandières du petit village de Javel, situé aux portes de Paris sur les bords de Seine.
L'eau de Javel est une solution aqueuse d'hypochlorite de sodium (NaOCl). Sa concentration s'exprime en degrés chlorométriques (°Chl), on trouve dans le commerce des solutions prêtes à l'emploi de 10 à 15 °Chl et de l'eau de Javel concentrée à 47 °Chl à utiliser en dilution.
L'eau de Javel a des propriétés détachantes, blanchissantes, désinfectantes et désodorisantes. En qualité de biocide, elle est active à l'égard des bactéries, des virus, des champignons et des algues. Elle est utilisée généralement en rinçage de lessive, dans les sanitaires, les poubelles, sur les sols.

L'eau de javel produit ménager?
Aujourd'hui nettoyer n'est plus suffisant! Si on en croit les publicistes, il faudrait faire la chasse aux bactéries et virus à grand renfort d'eau de Javel grâce aux produits d'entretien "2 en 1": Ces détergents qui cumulent action nettoyante et action désinfectante, grâce à l'adjonction d'eau de Javel.

Il est grand temps de revenir à une utilisation raisonnable de l'eau de Javel. Une désinfection ponctuelle ou un rinçage pour blanchir les torchons ou une vaisselle tachée, suffisent.

Pourchasser tous les microbes est inutile, nuisible pour l'environnement voire même dangereux pour notre santé. Il suffit de nettoyer régulièrement avec des tensioactifs à base d'huile végétale (savon noir, savon de marseille etc.) qui ont déjà un effet antibactérien, du vinaigre qui a un effet antiseptique. Il est important de noter que l'eau de Javel ne nettoie pas, elle est même moins efficace sur une surface sale (l'ion hypochlorite réagit avec les matières organiques).
Industriellement, l'utilisation massive d'eau de Javel, dans certaines applications (traitement des eaux, désodorisation, désinfection des piscines par exemple), devient un problème.

Risques
L'eau de Javel contient du chlore très facilement libérable qui se combine avec certaines molécules organiques pour former des "organochlorés", composés toxiques, persistants et cumulatifs dans les chaînes alimentaires, et cancérigènes et/ou mutagènes, pour certains.
Lorsque des eaux usées chargées en eau de javel sont évacuées vers une fosse septique, cet apport de chlore peut compromettre les équilibres biologiques de la fosse et donc son bon fonctionnement.
Le stockage comme l'utilisation domestiques d'eau de Javel comportent des risques, ce produit corrosif est souvent à l'origine d'accidents domestiques. Les centres Antipoison relatent de nombreux accidents dus à l'ingestion d'eau de Javel par des enfants.

En cas de mélange avec des produits d'entretien contenant un acide (détartrant, nettoyant pour sanitaires, antirouille, ...), il se produit un dégagement de chlore gazeux qui provoque une irritation des muqueuses et des yeux, des maux de tête, des nausées, voire un œdème pulmonaire.
Si l'eau de Javel entre en contact avec de l'ammoniaque, il se forme un dégagement de mono, di et tri chloramine qui peut provoquer un œdème aigu du poumon, immédiat ou retardé, nécessitant une hospitalisation.
La monochloramine est classée comme substance pouvant être cancérogène . Des effets mutagènes sont rapportés dans des études sur le rat.
L'essentiel de la pollution dans les piscines est dû aux chloramines et plus particulièrement à la trichloramine ou trichlorure d'azote (NCl3), formées par les réactions des composés azotés provenant des polluants apportés par les nageurs (urines, sueurs, cosmétiques) avec les composés chlorés utilisés pour la désinfection des eaux.
Le seuil des effets irritants oculaires et respiratoires est fixé à 0,5 mg/m³ en équivalent NCl3.
Il n'existe pas à ce jour de valeur limite d'exposition (VLE).