Petit article paru hier sur Agoravox, et qu'il m'a paru intéressant de relayer ici.
Que reste-t-il de démocratique dans le système politique français? La démarche récente de la direction du Parti Socialiste visant à barrer aux «petits candidats» l’accès aux présidentielles de 2007 en dit long sur l’incapacité de l’actuelle classe politique à convaincre les citoyens et à répondre à leurs attentes. La fuite en avant de l’équipe de François Hollande montre également que les "gestionnaires" français ont décidé de rester en place coûte que coûte, même si le peuple n’en veut pas. Il fallait sans doute ce geste pour que des apparences soigneusement entretenues s’effondrent et que la réalité apparaisse au grand jour.
François Hollande vient de rendre un immense service au pays en demandant aux élus du Parti Socialiste de parrainer uniquement, pour les élections présidentielles, le candidat officiel de leur Parti. S’il fallait une preuve nette du dépérissement de la démocratie dans le pays et de l’évolution de la France vers le verrouillage politique, elle est bien là…
Dans l’ensemble, les Français se trouvent de plus en plus ouvertement confrontés à un monde de décideurs installé depuis des décennies et qui n’a plus rien à offrir aux citoyens, mais qui n’entend pas pour autant céder sa place.
Samedi dernier, François Hollande (…) déclarait même : "L’élection présidentielle, c’est le choix du prochain président de la République, ce n’est pas un forum participatif ou une assemblée générale" et ajoutait que, sans le désastre du 21 avril 2002, il "n’aurait pas envoyé cette lettre". Ce qui signifie, en somme, que la cible de l’opération n’est pas le Front National mais bien les candidats du spectre dit "de gauche" ou "d’extrême gauche" concurrents du PS. Le 1er août, une dépêche AFP avait déjà fait état d’une déclaration du premier secrétaire du PS désignant clairement ceux qu’il entendait placer dans le collimateur : "à la gauche de la gauche, ils n’ont rien compris. (...) Ils n’ont aucune notion de ce qui s’est passé en 2002. Et là, il faut que les électeurs et les électrices qui veulent le changement en 2007 ne se trompent pas, et qu’ils votent utiles". Le même jour, une dépêche AP évoquait une appréciation peu aimable de Ségolène Royal sur les débats au sein du PS, estimant que "s’ils sont faits pour diviser les socialistes entre eux, ils sont à ce moment-là très dangereux". La "dissidence" interne au PS apparaît donc également visée.