Les surnoms de Mr Normal (D'après Atlantico)
Le bon peuple a su reprendre à son compte d’ingénieuses trouvailles à l’instar de Mimolette et son dérivé le faux mage de Hollande, mais les meilleures appartiennent aux familiers du président et à ses plus proches collaborateurs.
Le grand genre, celui de la connotation historique :
Guillaume Bachelay, lieutenant de Laurent Fabius, farouchement anti-Hollande devenu par la force des choses un soutien du président, est l’auteur du savoureux Guimauve le Conquérant qui fait merveilleusement écho au Bertrand Du Déclin forgé dès l’élection, moment historique s’il en est dans les annales de la capitale, de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris et dont l’avènement devait marquer l’aube d’une nouvelle ère. « Non Lucette l’autobus ne vas pas à Corinthe ! » pourraient s’exclamer le titi parisien et tous les Gavroche de l’hexagone pour paraphraser le proverbe latin.
univers des bisounours :
Pour les plus naïfs qui espèrent toujours, contre vents et marrées, en des lendemains qui chantent, Fraise des bois est sans doute le surnom le plus connu, corroyé pour eux par Laurent Fabius en 2003. "A-t-on jamais caché un éléphant derrière une fraise des bois ?" interroge l'ancien Premier ministre en visant le patron du PS. Fabius contemple le successeur de Jospin de toute la hauteur de son impérial mépris. La comparaison avec une replète fraise des bois souligne la petitesse et la timidité de jeune fille du sujet devant la majesté écrasante des éléphants menacés par nul prédateur. Le sobriquet s’est décliné par la suite en autant de gourmandises: Fraise Tagada, pour le côté sucré, Fraise flagada, pour son manque supposé de fermeté...
Flamby est une création prêtée à d’Arnaud Montebourg lancée dans les couloirs de l’Assemblée nationale également en 2003. Renversée au fond d’une assiette, cette crème dessert gélatineuse un instant vacille tout en dégoulinant de caramel.
Depuis mars dernier, sous l’effet d’une révélation du Canard enchaîné, on sait que les proches de l’actuel locataire de l’Elysée le désignent sous le respectueux vocable de Pépère qui rappelle celui d’Edredon dont il avait été qualifié lorsqu’il présidait aux destinées de la rue de Solférino.
On peut ajouter pingouin, même Si Carla réfute à qui veut l’entendre l’allusion à François Hollande dans une chanson de son dernier album, les clins d’œil restent nombreux dans le cours des paroles : "Le pingouin, les bras ballants mais l'œil hautain" (on songe à la photo officielle du président de la République), et plus loin : "Si un jour tu recroises mon chemin, je t'apprendrai, le pingouin, je t'apprendrai à faire le baisemain" (on se souvient du manque de courtoisie de François Hollande à l’égard de que Carla Bruni-Sarkozy lors de la passation des pouvoirs à l'Élysée)
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Les évocations régaliennes :
Jean-Luc Mélenchon qualifiant, dans « une saison de tempête », le candidat socialiste de capitaine de pédalo présente une incontestable valeur symbolique à laquelle Claude Allègre ajoute sa petite formule : « ce n’est pas un pilote de grand vent » ! Mais voilà, alors que tous ces beaux accords étaient retombés, Flamby avec « sa boîte à outils » se présente le 11 avril dernier à la France entière comme Monsieur Bricolage. Nicolas Baverez, dans son analyse du Point, en kiosque le 11 avril 2013, perfectionne encore ce surnom et voit dans le président "le petit bricoleur du marché de Tulle".
Quels trésors d’ingéniosité et d’humour déploieront à l’avenir les amis socialistes du président ? Pas question de réprimandes de la part de Monsieur petites blagues, comme l’appelle aussi Laurent Fabius, à l’encontre des auteurs de ces si brillantes saillies : on est entre camarades, quoi ! … sous l’autorité du chef de l’Etat ? Pas entre nous, voyons !